lundi 29 avril 2013

Indiquons au lecteur qui ne connaît pas le vocabulaire de la cybernétique que "rétroaction négative" (ou feedback négatif) se rapporte à l'opposé ou l'inverse (et donc à la correction) d'une déviation constatée. Une rétroaction positive, au contraire, accroît la déviation.

Paul Watzlawick, John Weakland et Richard Fisch, Changements, paradoxes et psychothérapie

vendredi 26 avril 2013

L'accumulation met fin à l'impression de hasard.

Sigmund Freud, Considérations actuelles sur la guerre et sur la mort

jeudi 25 avril 2013

On est fait de mille autres. L'illusion c'est le moi qui prétend être un.

J.-B. Pontalis, Le Monde des livres, 22.06.06.

mercredi 24 avril 2013

Aujourd'hui, il me semble toujours très important, dans le travail de supervision, d'aider mes jeunes collègues à repérer leurs réactions contre-transférentielles. Je leur donne toujours le même exemple, celui d'une femme qui se plaignait régulièrement « Vous ne me faites rien, vous ne me trouvez pas un homme, vous ne m'aidez pas à gagner ma vie correctement. ». Un vendredi, elle m'a dit : « Vous allez voir, ce week-end je vais me suicider ». Je m'entends lui répondre : « Si vous faites ça, je ne vous parlerai plus jamais ! ». Elle est revenue le lundi suivant : « J'ai ri tout le week-end sur l'absurdité de ce que vous avez dit et je me suis dit, pour la première fois, que vous teniez vraiment à moi ».

Joyce McDougall, Entretien avec Marie-Rose Moro, Le Carnet/Psy

mardi 23 avril 2013

Il n'y a que le sage qui soit capable d'amitié. Comment celui qui ne sait pas connaître ce qui est bon ou mauvais pourrait-il aimer ?

Epitecte, Entretiens, Livre II, LIV.

lundi 22 avril 2013

Nous restons archaïques, pour plus des neuf dixièmes de notre épaisseur, enfoncés jusqu'aux yeux dans le passé immédiatement long de l'attente de la science...

Michel Serres, Statues

jeudi 18 avril 2013

Chaque être humain dans sa complexité psychique est un chef-d’œuvre, chaque analyse, une odyssée.

Joyce McDougall, Plaidoyer pour une certaine anormalité

mercredi 17 avril 2013

En plantant des pins, on invite le vent.

Zhao Chong

mardi 16 avril 2013

L'"Identification projective" désigne avant tout un processus de clivage du premier moi dans lequel des parties bonnes ou mauvaises du soi sont clivées et détachées du soi, puis projetées amoureusement ou haineusement dans des objets extérieurs, ce qui conduit à une fusion et à une identification des parties projetées du soi avec les objets extérieurs. Ces processus mettent en jeu d'importantes angoisses paranoïdes, car les objets remplis des parties agressives du soi deviennent persécuteurs et le patient les ressent comme menaçants, il craint de leur part des représailles qui consisteraient à rentrer de force dans son moi avec toutes les mauvaises parties du soi qu'elles contiennent.

Extrait d'une conférence d'Herbert Rosenfeld, Colloque international sur la psychose, Montréal, novembre 1969

lundi 15 avril 2013

On pense quand on est absent.

Hannah Arendt

vendredi 12 avril 2013

Le rêve ignore le néant.

J.-B. Pontalis, La traversée des ombres

jeudi 11 avril 2013

Les fragments ignorent leurs coïncidences.

Jean-Simon Desroches, Parle seul

mercredi 10 avril 2013

Le conflit psychique est l’un des organisateurs majeurs de la psyché. Il se présente cliniquement le plus souvent selon une opposition entre deux termes, expression manifeste d’un autre conflit sous jacent plus fondamental ; celui entre une tendance à éteindre la pulsion et un impératif à l’investir selon diverses modalités. En 1924, Freud écrit à son propos « Il y a trois grands types de maladies suivant les instances en conflit : moi–ça (névroses de transfert), moi–surmoi (névroses narcissiques), moi–monde extérieur : (psychoses). », mais il reconnaît aussitôt que le conflit ne peut être réduit à une telle lutte entre instances. En 1937 il invite une révision de la conception du conflit psychique au regard de la dualité pulsionnelle et de l’existence d’ une « tendance au conflit ». La constitution du conflit psychique devient dès lors centrale ainsi que sa qualité et la préoccupation technique de le faire advenir sur la scène du transfert : « Les adversaires, souligne Freud, ne se trouvent pas plus l’un face à l’autre que l'ours blanc et la baleine. Une vraie solution ne peut intervenir que lorsque les deux se retrouvent sur le même terrain ».

Bernard Chervet, Laurent Danon-Boileau et Marie-Claire Durieux, Le conflit psychique

lundi 8 avril 2013

Syndrome de Peter Pan

Cet homme dont le coeur est resté bloqué dans l'enfance ne peut agir véritablement en adulte quand il s'agit de sentiments. Sa maturation émotionnelle n'étant pas achevée, il attend naturellement de sa femme qu'elle se comporte en mère à son égard.

Il a besoin d'être aimé d'amour maternel, mais paradoxalement cet amour peut lui faire peur, puisqu'il ne le comprend pas. L'angoisse est par définition la peur de l'inconnu. C'est avec cette angoisse qu'il vit chaque jour : l'angoisse de ne pas tout saisir des sentiments adultes, et en particulier de l'amour.

L'homme-enfant ne peut pas comprendre l'amour gratuit, totalement désintéressé, qu'est par exemple celui d'une mère pour son enfant, ou d'un prêtre pour les âmes. Dans son monde, cet amour n'existe pas car il a au fond de lui la mentalité de l'enfant qui ramène tout à lui. Il pense alors naturellement que tout le monde aime de cette façon.

Il a une fausse conception de l'amour. Il est alors réellement incapable de vivre pleinement l'amour adulte et d'en tirer satisfaction.

Le jour où sa femme a besoin qu'il se comporte véritablement en homme, il ne saisit pas ce qui se passe, ni le bien-fondé des désirs qu'elle exprime. Vu qu'il ignore qu'il est victime d'un blocage émotionnel, il ne trouve pas d'explication au comportement de sa femme. Elle est insatisfaite et il ne voit pas pourquoi.

Angoissé face aux demandes de sa femme qu'il ne parvient pas à satisfaire, il perd peu à peu confiance en lui dans sa vie affective. La moindre remarque devient alors pour lui une montagne. A chaque conflit, sa confiance en lui s'effrite davantage. Il finit par ne plus savoir par lui-même s'il est quelqu'un de bien : sa femme devient pour lui comme le miroir de ce qu'il vaut : il se voit mauvais à la moindre plainte (ou simple demande), et ne se croit bon que lorsqu'elle semble satisfaite. Pour parvenir à se croire bon, il n'a d'autre solution que de s'évertuer à la rendre parfaitement heureuse. Mais il est encore desservi par son manque d'empathie : il ne ressent pas ses sentiments normalement à cause de son blocage émotionnel, et a alors beaucoup de mal à imaginer ce que peuvent ressentir les autres.

Il fait le maximum et elle se rebelle : c'est pour lui une terrible injustice. Il finit par penser qu'elle est vraiment trop exigeante, qu'elle profite de sa bonté. Il se sent exploité et la croit méchante.

www.syndrome-de-peter-pan.com

dimanche 7 avril 2013

Il est utile de postuler l'existence, pour l'enfant immature, de deux mères que j’appellerai la mère-objet et la mère-environnement. Je n'ai nullement le désir d'inventer des noms qui deviendront des étiquettes et prendront éventuellement un sens rigide et gênant, mais dans ce contexte, il me paraît possible d'utiliser ces termes : "mère-objet" et "mère-environnement" pour décrire la grande différence qui existe, aux yeux du nourrisson, entre deux aspects des soins infantiles : la mère qui est un objet ou détient l'objet partiel propre à satisfaire les besoins immédiats, et la mère qui est une personne veillant à écarter l'imprévisible et qui, d'une façon active, soigne et dirige.

Donald W. Winnicott, Élaboration de la capacité de sollicitude

vendredi 5 avril 2013

Je propose d'englober dans le terme "psychothérapie" toute procédure d'influence destinée à modifier radicalement, profondément et durablement une personne, une famille ou simplement une situation, et cela à partir d'une intention "thérapeutique".

Tobie Nathan, Quel avenir pour la psychiatrie et la psychothérapie ?

jeudi 4 avril 2013

Les situations que nous ne pouvons pas changer peuvent nous changer : quand on est prisonnier du vent, comment l'utiliser ?

Bertrand Piccard

mardi 2 avril 2013

On appelle "humour" le processus psychique opérant dans le champ du Préconscient, étayé sur la dynamique interinstancielle et apparenté à un mécanisme de défense, consistant en une réévaluation inattendue des exigences de la réalité qui en renverse la tonalité affective pénible, offrant ainsi à un Moi triomphant ce gain de plaisir par lequel il affiche un narcissisme invulnérable.

Jean-Pierre Kamieniak, article "Humour", Dictionnaire international de psychanalyse