vendredi 30 octobre 2015

Aujourd'hui, sur demain tu ne peux avoir prise.
Penser au lendemain, c'est être d'humeur grise.
Ne perds pas cet instant, si ton coeur n'est pas noir,
car nul ne sait comment nos demains se déguisent.

Omar Khayyâm, Quatrains

jeudi 29 octobre 2015

La mélancolie est un crépuscule. La souffrance s'y fond dans une sombre joie. La mélancolie, c'est le bonheur d'être triste.

Victor Hugo, Les Travailleurs de la mer

mercredi 28 octobre 2015

Post hoc, ergo propter hoc (latin pour à la suite de cela, donc à cause de cela) est un sophisme qui consiste à prendre pour la cause ce qui n'est qu'un antécédent, c'est prétendre que si un évènement suit un autre alors le premier doit être la cause du second. La locution est souvent simplifiée en post hoc comme dans « raisonnement post hoc ».

Ce sophisme est une erreur particulièrement attirante parce que la séquence temporelle apparaît inhérente à la causalité. L'erreur est de conclure en se basant seulement sur l'ordre des événements, plutôt que de tenir compte d'autres facteurs qui pourraient exclure la relation. Les idées reçues, les croyances, les superstitions et la pensée magique résultent souvent de cette erreur. 

Locution latine (source wikipedia.org)

mardi 27 octobre 2015

Regretter un peu moins, espérer un peu moins, aimer un peu plus.

André Comte-Sponville

lundi 26 octobre 2015

"J'ai détesté ce film.
- Pourtant le public l'a adoré !
- Il est bien le seul !"

Mot d'esprit de Jean Cocteau

vendredi 23 octobre 2015

Parmi les patients que j’ai suivi qui étaient mortellement atteints, à brève échéance, j’ai distingué deux catégories : il y a d’une part ceux qui ne veulent pas mourir, et d’autre part ceux qui veulent continuer à vivre.

Entretien avec Michel de M'Uzan par Dominique Cupa, Le Carnet/Psy n° 127, 2008

jeudi 22 octobre 2015

Le changement est toujours agréable.

Euripide, Oreste

mercredi 21 octobre 2015

J'ai suggéré que pour élucider les tensions du groupe il était aidant de supposer l'existence d'une mentalité groupale. J'utilise ce terme pour décrire ce que je crois être l'expression unanime du choix du groupe, auxquels les individus contribuent de façon anonyme. Je pense que ce phénomène, dans la vie mentale du groupe, pose des difficultés à l'individu dans la poursuite de ses aspirations. [...] La culture groupale, un terme que j'utilise pour décrire les aspects du comportement de groupe qui semblent provenir du conflit entre la mentalité groupale et les désirs des individus.

Wilfred R. Bion, Recherches sur les petits groupes

mardi 20 octobre 2015

Nous connaissons le stade au cours duquel règne, chez l'enfant, la conception que les autres connaissent ses pensées. Les parents savent tout, même ce qu'il y a de plus secret. [...] La lutte pour le droit de posséder des secrets à l'insu des parents est un des facteurs les plus puissants de la formation du moi.

Victor Tausk, De la genèse de l'appareil à influencer au cours de la schizophrénie

lundi 19 octobre 2015

Les problèmes ne doivent pas dicter nos actions, nous devons nous en sortir.

Quels sont vos conseils pour les résoudre ?

Il convient de prendre pleinement possession de son corps. Pour ce faire, il faut comprendre que l'on ne doit pas avoir peur de souffrir. Cette peur nous renferme sur nous-mêmes, elle nous immobilise.

Entretien avec Sadhguru, www.lepoint.fr

vendredi 16 octobre 2015

On ne demande pas au patient de dire ce qu’il ne veut pas dire, contrairement à une certaine image qui confond la psychanalyse et le confessionnal. Ce n’est pas ça du tout. Lorsqu’un patient dit : “Je ne sais pas ce que je vais vous dire”, l’analyse alors peut commencer.

Entretien avec Jacques André, inrocks.com, 22 septembre 2015

jeudi 15 octobre 2015

Une génération d'analystes est apparemment persuadée, dans sa plus grande part, qu'elle n'a rien à apprendre du passé - paradoxe amusant dans ce domaine - mais que c'est le présent qui a des leçons à donner au passé.

Marie Moscovici, L'ombre de l'objet : sur l'inactualité de la psychanalyse

mercredi 14 octobre 2015

Nous savons que nous sommes mortels et pourtant nous ne renonçons pas à vivre. Il ne faut donc pas renoncer à penser, bien que nous sachions que nous n'atteindrons jamais la vérité.

Edgar Morin

mardi 13 octobre 2015

Il existe un autre besoin psychique commun aux névrosés obsessionnels qui a une certaine parenté avec celui que nous venons d'évoquer et dont l'étude nous conduit dans les profondeurs de la recherche sur les pulsions : le besoin d'incertitude dans la vie ou le besoin du doute.

Sigmund Freud, L'homme aux rats : un cas de névrose obsessionnelle

lundi 12 octobre 2015

Un pauvre chinois suscitait la jalousie des plus riches du pays parce qu’il possédait un cheval blanc extraordinaire. Chaque fois qu’on lui proposait une fortune pour l’animal, le vieillard répondait :
- « Ce cheval est beaucoup plus qu’un animal pour moi, c’est un ami, je ne peux pas le vendre. »

Un jour, le cheval disparut. Les voisins rassemblés devant l’étable vide donnèrent leur opinion :

- « Pauvre idiot, il était prévisible qu’on te volerait cette bête. Pourquoi ne l’as-tu pas vendue ? Quel Malheur ! »

Le paysan se montra plus circonspect :

- « N’exagérons rien dit-il. Disons que le cheval ne se trouve plus dans l’étable. C’est un fait. Tout le reste n’est qu’une appréciation de votre part. Comment savoir si c’est un bonheur ou un malheur ? Nous ne connaissons qu’un fragment de l’histoire. Qui sait ce qu’il adviendra ? »

Les gens se moquèrent du vieil homme. Ils le considéraient depuis longtemps comme un simple d’esprit. Quinze jours plus tard, le cheval blanc revint. Il n’avait pas été volé, il s’était tout simplement mis au vert et ramenait une douzaine de chevaux sauvages de son escapade. Les villageois s’attroupèrent de nouveau :

- « Tu avais raison, ce n’était pas un malheur mais une bénédiction. »

- « Je n’irais pas jusque là, fit le paysan. Contentons-nous de dire que le cheval blanc est revenu. Comment savoir si c’est une chance ou une malchance ? Ce n’est qu’un épisode. Peut-on connaître le contenu d’un livre en ne lisant qu’une phrase ? »

Les villageois se dispersèrent, convaincus que le vieil homme déraisonnait. Recevoir douze beaux chevaux était indubitablement un cadeau du ciel, qui pouvait le nier ?

Le fils du paysan entreprit le dressage des chevaux sauvages. L’un d’eux le jeta à terre et le piétina. Les villageois vinrent une fois de plus donner leur avis :

- Pauvre ami ! Tu avais raison, ces chevaux sauvages ne t’ont pas porté chance. Voici que ton fils unique est estropié. Qui donc t’aidera dans tes vieux jours ? Tu es vraiment à plaindre. »

- « Voyons, rétorqua le paysan, n’allez pas si vite. Mon fils a perdu l’usage de ses jambes, c’est tout. Qui dira ce que cela nous aura apporté ? La vie se présente par petits bouts, nul ne peut prédire l’avenir. »

Quelque temps plus tard, la guerre éclata et tous les jeunes gens du village furent enrôlés dans l’armée, sauf l’invalide.

- « Vieil homme, se lamentèrent les villageois, tu avais raison, ton fils ne peut plus marcher, mais il reste auprès de toi tandis que nos fils vont se faire tuer.  »

« Je vous en prie, » répondit le paysan, « ne jugez pas hâtivement. Vos jeunes sont enrôlés dans l’armée, le mien reste à la maison, c’est tout ce que nous puissions dire. Dieu seul sait si c’est un bien ou un mal. »

Sagesse chinoise

mercredi 7 octobre 2015

«"J'ai fait cela", dit ma mémoire, "je n'ai pas pu faire cela" - dit ma fierté qui reste inflexible. Finalement - la mémoire cède.»

Friedrich Nietzsche, Par-delà le bien et le mal

mardi 6 octobre 2015

Tout le monde savait que c'était impossible. Il est arrivé un jour un imbécile qui ne le savait pas et qui l'a fait.

Marcel Pagnol

lundi 5 octobre 2015

Je voudrais dire que je ne crois pas que nos succès thérapeutiques puissent concurrencer ceux de Lourdes. Il y a tellement plus de gens qui croient aux miracles de la Sainte Vierge qu'à l'existence de l'inconscient.

Sigmund Freud, Nouvelles conférences d'introduction à la psychanalyse

vendredi 2 octobre 2015

On ne naît pas homme, on le devient.

Philippe Sollers, Portraits de femmes

jeudi 1 octobre 2015

L'évaluation de l'organisation psychique ne peut s'effectuer qu'au travers d'un instrument qui lui est quasi homologue : une autre psyché. La méthode psychanalytique évolue donc dans un champ extrêmement complexe, dont les paramètres peuvent se laisser définir, mais dont le fonctionnement est constamment en mouvement.

Florence Guignard, Quelle psychanalyse pour le XXIe siècle ?